« Juste du Bleu – Plénitude » – 1994
Le vide de la nuit,
qui saura s’en défaire ?
cœur nerveux,
serré d’angoisse.
On cherche,
les nuages rouges et bleus.
Le temps court sur nous.
Ce goût de mémoire
qui nous prend à la gorge.
Le grand corps effaré
des années mortes.
On marche à travers
les ruelles de son existence.
On demeure hagards
à danser sous la pluie.
Cela qui n’a pas bien de nom.
coin de malheur,
fièvre montée
du cœur aux lèvres.
Basse continue
des chagrins d’enfance.
On marche, regard vide,
chacun endormi de bonne heure,
remâchant son chagrin.
Quand la nuit
relâche son étau,
une autre voix
parle en nous.
Une fleur unique
suffit à parfumer l’oubli.
Le temps passe comme cela.
Nous emporte vers le ciel
d’où nul ne reviendra.
Prendre son envol,
léger dans la lumière rêche.
Déchirer les voiles,
s’arracher à la pesanteur.
Donner congé enfin
à l’indicible tourment,
Cette voix de chagrin
qui parle tout près de notre oreille.
