"Être livré (ou non) au temps" – 1998
n’être
à terme
que veille
et silence
signe
du temps
au rivage
de l’aube
qui passe
(ou ne passe
pas)
dans l’angle mort
au point ultime du sensible
voici l’ange déchu
son nom imprononçable
et sa main sans visage
qui ne tiendra jamais une autre main
il n’y a pas de corps tranquille
la nuit seule décide
toujours l’inquiétude s’agrippe
il n’y a de corps que tendu vers l’oubli
à la lueur de
l’aine
de qui viendra
(ou ne viendra
pas)
l’attente
vaine
comme une statue de pierre
dont on aurait fermé les yeux
vacille
par crainte de la nuit
soudaine