« Moustiquaire » 2012
son corps porte la certitude du rêve
le flou couvre sa nudité
un drapé de lumière sculpte l’espace
elle se tient dans les plis
cherche une place
où projeter sa présence
corps silence
hiératique et indifférent
dans la nuit qui l’entoure
les draps défaits
la chambre est le lieu du doute
Dans la verticalité
elle retient sa présence
son désir est plus puissant que son rêve
elle ne s’appartient pas
un vertige la saisit
cisaille son corps
la découpe la révèle
elle observe
le rêve d’un autre
le rêve dans le rêve
son corps est le lieu du doute
elle ne sait quel désir la contraint
elle ne sait où il la porte
soudain le lit
l’appel des draps défaits
la lumière sculpte son humilité
il la voudrait suppliante
échappée, figée
elle refuse l’injonction
ne plie son corps que dans sa fièvre
fuit dans l’ombre
les draps sont le lieu du doute
pleine lumière
le soleil abonde
retenue, dans le repli
elle se ferme à son désir
refuse son rêve
nie ses sortilèges
il la voudrait dans ses draps
elle n’est que projection de sa convoitise
le corps plié
le regard biaisé
le soleil fixe son désaveu