"Estampes" – 2008
L’arbre lui allait bien mais
elle attendait la neige
qui lui ferait lâcher l’épaule
desserrer le poing
qui lui ouvrirait doucement la bouche
que le « f » lui vienne
Elle serait demeurée
« belle endormie* »
sommeil à verse entre les seins
tenue pas retenue
redoublée pas répétée
*les Belles Endormies Kawabata
Elle existerait
sans reposer sur rien
femme fumée
comme le brouillard
au labyrinthe des maisons
Dans l’autrefois d’aujourd’hui
« orna bugeisha » femme samouraï
femme afar
femme dogon
elle s’était armée pour le combat
léopard par le ventre et les talons
le regard sorti du fourreau
Ils étaient vaillants aussi
les hommes qui la suivaient
mais elle savait
Si elle arrêtait de marcher
la montagne qui gonflait leur poitrine
deviendrait la falaise où basculer