« Ming Men » – 2010
Dis, quand irons-nous sur l’île?
L’as-tu appris, un avion syrien s’est posé à Oslo ?
A livré une cargaison de 8567 échantillons de graines de blé, d’orge, de pois (chiches ou pas!).
Un vrai conte de Samarcande que je me raconte, collée à la paroi glacée, prisonnière.
Dis, pourquoi m’as-tu larguée ici, nue, offerte au regard des renards,avec ces blocs de neige partout, comme des pics(à glace)?
Dans le reflet de l’eau bleu azur, tu m’enfermes derrière la bissectrice d’un triangle isocèle.
Je hurle ton nom.
J’ai marché sur la banquise jusqu’à la chambre forte.
Ali Baba dans sa caverne? Platon?
J’egrène les graines précieuses de l’amarante des anciens incas, d’un blé rare dans les montagnes du Pamir, comme les perles d’ambre d’un Komboloï.
Pourquoi m’as-tu abandonnée ?
Plein soleil pleins feux.
Seule avec le vent, je quitte le paradis blanc. Je fuis l’ombre. Je gagne la lumière, loin de toi. Montée de l’âme vers le vrai jour.
Et si on recommençait la vie ?
J’ai perdu connaissance. Co-naissance. Re-naissance.
Je me déplie dans l’utérus du monde.
Battements de pieds. Battements de coeur.
Lentement, je renais à la vie.
J’avais oublié une graine, celle de ma folie.