« Miroirs » – 2015
La chambre était ouverte
et le seuil invisible.
Tu voguais lentement.
Je te cherchais
dans des lueurs
où tu savais te perdre.
Ainsi croisions-nous
le fer de nos regards.
Parfois, tu détournais la tête,
altière et sûre de toi,
attentive à différer la houle
qui nous emporterait.
Immobile, aux aguets,
tu as cessé ta marche mystérieuse.
Parmi le miroitement des pièges,
tu t'es blottie dans un froissement
de brindilles.
Tête renversée, jambes offertes,
tu as dispersé tous les chemins
contraires.
C'est le crépuscule, à présent.
Un rideau bat contre la vitre ouverte.