« Juste du bleu – Désir » – 1994
Tu es montée vers les bois. Pentes douces et fermes. Tu suis le sentier sous les arbres. Un long moment. Surgit une clairière. Avec elle le ciel, on ne regarde plus l’avancée des pieds, on renverse la tête, le corps devient arbre ému, lève les bras, ses branches, vers l’espace sans fin, quelque chose peut se dire, s’écrire avec le corps de vie appelée, s’exulter au centre ouvert et secret des bois
tu danses.
Seule, silencieuse, secrètement et ouvertement, tu danses dans la clairière.
(tu ? me suis-je demandée. est-ce bien toi ? ni je, le petit je, ni elle, le représentant de la représentation, ni nous, l’exclu de la solitude. ni on ? s’il neutralise, il joue aussi l’anonymat)