"Onsen" – 2005
Je me baigne
pour être l'ombre la plus nue
pour être montagne ou femme
ou cœur qui bat
comme bat le cœur du soleil
pour ôter les vêtements du jour
et lorsque je me rhabille
il y a comme une nuit
et je me perds
pour être l'ombre la plus nue
pour être montagne ou femme
ou cœur qui bat
comme bat le cœur du soleil
pour ôter les vêtements du jour
et lorsque je me rhabille
il y a comme une nuit
et je me perds
dans la broussaille des mots.
Je me cache
derrière des rideaux de verre
juste pour danser
ou me taire
et devenir ce que je suis.
derrière des rideaux de verre
juste pour danser
ou me taire
et devenir ce que je suis.
J’ai vécu plusieurs fois
avec mon sang et mon cœur
J’ai eu plusieurs visages
Celui de la femme qui riait et passait
ou qui mourait au milieu de la rosée
Je fus et suis encore mon propre enfant
en dehors de la raison
et de la loi des autres.
avec mon sang et mon cœur
J’ai eu plusieurs visages
Celui de la femme qui riait et passait
ou qui mourait au milieu de la rosée
Je fus et suis encore mon propre enfant
en dehors de la raison
et de la loi des autres.
Est-ce moi ou le jour
qui a la mémoire
des gouttes d’eau
qui a la mémoire
des gouttes d’eau
ou est-ce la pluie
que j’invente?
Et pourquoi ne serais-je pas
simplement rivière
qui empêche le jour de dormir ?
que j’invente?
Et pourquoi ne serais-je pas
simplement rivière
qui empêche le jour de dormir ?
Me reconnaîtras-tu ?
Mes bras mes mains
mes seins mes yeux
sont l’égal d’une fenêtre
où se révèle
ce que l’on ne sait pas.
mes seins mes yeux
sont l’égal d’une fenêtre
où se révèle
ce que l’on ne sait pas.
Peut-être me regardes-tu
comme si j’étais les paupières claires
de la nuit
ou comme si regarder était le fait
de garder une clé ou un silence ?
Peut-être me regardes-tu
pour apprendre à voir
pour saisir les pierres d’un chemin
qui n’existent pas.
de la nuit
ou comme si regarder était le fait
de garder une clé ou un silence ?
Peut-être me regardes-tu
pour apprendre à voir
pour saisir les pierres d’un chemin
qui n’existent pas.
Suis-je dehors ou dedans ?
Ai-je la forme d’une clé ou d’une question ?
Sur quelle route solitaire dois-je m’inventer ?
Est-ce que mes mots naissent avec l’eau
ou avec la poussière ?
Je me répète cela
Je me répète aussi
que tes lèvres
et le bruit de tous les silences
me redonnent la vie.
Suis-je plus nue
ou plus habillée
si je détruis tous les miroirs ?
Pourquoi ne serais-je pas
source d’une source
dont on ignore le nom ?
Pourquoi au milieu de tous ces échos
au milieu des bêtes et des orages
ne serais-je qu’une question aveugle ?
Et pourquoi moi qui suis montagne
fleuve et femme
m’interdit-on d’ouvrir les portes
afin de sortir de moi-même ?